Paru le 23 septembre 2009 RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats Il y a dans l'amour un noyau d'absolu semblable Ă l'Ă©clat du diamant, une part d'inaccessibilitĂ© qui invite Ă dĂ©passer les limites du futur. Il y a dans tout amour la rencontre de deux amours qui se cherchent, se dĂ©couvrent, s'amplifient, se perdent ou se complĂštent pour crĂ©er au-delĂ de la rencontre, une durĂ©e, une vitalitĂ©, un plus Ă l'existence. Je m'appelle toi dit les Ă©merveillements, les risques et les piĂšges de l'amour-fusion dans l'infini dĂ©sir de se chercher et de se perdre dans l'autre. Ce livre n'est pas Ă lire, il est Ă entendre au plus profond de soi. Lire plusexpand_more Titre Je m'appelle toi EAN 9782226205049 Ăditeur Editions Albin Michel Date de parution 23/09/2009 Format PDF Poids du fichier Inconnue Protection Adobe DRM L'ebook Je m'appelle toi est au format PDF protĂ©gĂ© par Adobe DRM highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur My Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook nĂ©cessitera un logiciel propriĂ©taire pour une lecture sur liseuse. De plus, la liseuse ne permet pas d'adapter la taille de la police d'Ă©criture sur ce format. Je crĂ©e ma liste dâenvies Vous devez ĂȘtre connectĂ©e pour pouvoir crĂ©er et sauvegarder votre liste dâenvies cancel DĂ©jĂ cliente ?Se connecter Pas encore inscrite ?Mon compte Un compte vous permettra en un clin dâoeil de commander sur notre boutique consulter et suivre vos commandes gĂ©rer vos informations personnelles accĂ©der Ă tous les e-books que vous avez achetĂ©s avoir des suggestions de lectures personnalisĂ©es Livre non trouvĂ© Oups ! Ce livre n'est malheureusement pas disponible... Il est possible quâil ne soit pas disponible Ă la vente dans votre pays, mais exclusivement rĂ©servĂ© Ă la vente depuis un compte domiciliĂ© en France. Lâabonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite ! check_circle Chaque mois, bĂ©nĂ©ficiez dâun crĂ©dit valable sur tout le catalogue check_circle Offre sans engagement, rĂ©siliez Ă tout moment ! Lâabonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite !
Toutdâabord, nâhĂ©sitez Ă parler de vos sentiments positifs envers lâautre, cela va renforcer le couple, « Jâaime parler avec toi » par exemple. On a souvent malheureusement trop tendance Ă communiquer ses griefs et moins parler des instants positifs passĂ©s ensemble. Or lâabsence de sentiments positifs annonce la mort du couple. Revue CoĂvolution. No 12. Printemps 1983 Jacques SalomĂ©, nĂ© le 20 mai 1935 est un psychosociologue et Ă©crivain français. Il est lâauteur de plus de 60 ouvrages consacrĂ©s Ă la communication. La tendresse ne naĂźt pas elle engendre Il mâa Ă©tĂ© donnĂ© lâoccasion rĂ©cente de mâinterroger sur la tendresse [1]. Je vais tenter ici dâavancer quelques rĂ©flexions et positions personnelles sur ce thĂšme. Tout dâabord dire que je me sens un homme tendre, câest-Ă -dire plein de tendresse possible, dâabandon Ă vivre. Et en mĂȘme temps un homme de violence, de refus, de blocages possibles, un homme parfois ouvert et parfois interdit de tendresse. Je crois que la tendresse est un chemin, souvent difficile, connu ou inconnu, quâon peut suivre ou ne pas suivre. Pour le suivre, peut-ĂȘtre faut-il accepter de dĂ©passer des peurs et des prĂ©jugĂ©s. Je crois que nous sommes dans une culture, dans une civilisation oĂč la tendresse paraĂźt redoutable car elle est associĂ©e Ă une possible Ă©rotisation des relations et Ă une crainte plus ou moins dĂ©veloppĂ©e de la dĂ©pendance. On a peur de tomber sous lâemprise de quelquâun en acceptant de se laisser aller Ă recevoir » de lui. Si je prends quelquâun dans mes bras, un homme ou une femme, je sens dans un premier temps deux mouvements le mien, celui de lâautre. Dans le mien un tĂątonnement interrogatif. Comme une question est-ce possible ? le veux-tu ? mâacceptes-tu ? » Dans celui de lâautre, une lutte⊠il peut se dĂ©fendre, se rĂ©trĂ©cir, sâanesthĂ©sier ou se dĂ©rober avant de pouvoir sâabandonner Ă lui-mĂȘme, avant dâarriver Ă accepter que je puisse lui donner quelque chose â et peut-ĂȘtre aussi recevoir quelque chose de lui â de lâordre de la confiance. Je crois que la tendresse surgit aprĂšs la peur, aprĂšs les prĂ©jugĂ©s, aprĂšs les a priori. La tendresse câest la sĂšve de la relation, câest ce qui fait que deux ĂȘtres vivants sâapprochent, se rencontrent et quâils peuvent peut-ĂȘtre se dĂ©couvrir et se reconnaĂźtre sans se menacer. La notion de tendresse contient lâidĂ©e, lâavant-goĂ»t dâune croissance mutuelle possible. Câest par la tendresse de lâautre que je peux grandir â ĂȘtre â me dĂ©velopper en sĂ©curitĂ© [2]. La tendresse a besoin pour naĂźtre de lâimmobile et du silence. Câest lâanti-vitesse. Par la tendresse sâopĂšre aussi une re-connaissance mutuelle dans le sens de naĂźtre Ă nouveau avec lâautre et non pas dans le sens dâen savoir plus sur lâautre comme souvent le mot connaĂźtre est compris. La co-naissance participe plus du partage dâun vĂ©cu, dâun Ă©change sur lâessentiel. Dans le langage habituel avoir une connaissance sur quelquâun, câest trop souvent en savoir plus sur lui. Je crois que la tendresse fait partie de ce mouvement qui est de parcourir un chemin bordĂ© de sensations et de sentiments oĂč se trouvent mĂȘlĂ©s bienveillance, acceptation, abandon et aussi confiance, stimulation, Ă©tonnement, dĂ©couverte. Souvent, dans ma propre existence, jâai commencĂ© par relier la tendresse au contact physique, dans le geste reçu et donnĂ© dans la rencontre des corps mais je sais bien aujourdâhui que la tendresse nâest pas seulement physique. Elle est sensation, Ă©motion imprĂ©visible, regard Ă©tonnĂ©, mouvement secret et fugace, reliĂ©s Ă lâensemble des sens. Il y a du ruissellement dans la tendresse, de lâeau, quelque chose de trĂšs ancien, de plus loin que la naissance, qui nous renvoie certainement Ă une vie premiĂšre baignĂ©e dans la tendresse liquide ». Câest pour cela que jâassocie le corps Ă la tendresse. La tendresse suppose justement tous les autres langages qui se trouvent au-delĂ du langage verbal langages du regard, du toucher, de lâodeur, de la proximitĂ© physique et aussi ce que jâappelle les langages de lâintention », vouloir du bien-ĂȘtre, du mieux, du doux Ă soi-mĂȘme et Ă lâautre. Câest la distance abolie dans le sens de sâabandonner, dâoser se laisser aller en ayant le sentiment quâon va ĂȘtre reçu, et, peut-ĂȘtre amplifiĂ©, quâon ne va pas ĂȘtre repoussĂ©, rejetĂ©. Dans la respiration par exemple câest merveilleux dâĂȘtre contre quelquâun et de lâĂ©couter respirer ou de se sentir Ă©coutĂ© respirant. Quelle sĂ©curitĂ©, quelle plĂ©nitude de se sentir accordĂ© dans une respiration ! Câest aussi toute la qualitĂ© dâun geste qui accompagnera et soutiendra une parole, un Ă©change. La tendresse sur ce plan est une Ă©coute plus grande du geste geste qui donne, qui reçoit, qui retient, qui ouvre, qui permetâŠ. Pour moi, câest lâĂ©vidence, la tendresse participe incontestablement de tous les langages multiples et complĂ©mentaires du corps. Le contact de peau nâest quâun des passages possibles. Je crois que câest beaucoup plus global. Jâai envie de dire câest corporel avec tout ce que cela comporte. Le regard, lâaccueil des yeux est aussi quelque chose de bouleversant. La tendresse câest mon regard Ă©merveillĂ© sur ce que tu me donnes, câest ton regard Ă©bloui sur ce que je te donne. La respiration, lâodeur, lâĂ©nergie circulent entre deux ĂȘtres. Certains sont froids ou vous bouffent ». On dit parfois dans le langage populaire il mâa pompĂ© lâair » ce qui veut dire il a pompĂ© les Ă©nergies dont je disposais ». Pour moi le contact physique est un des passages possibles de la tendresse, mais il en existe bien dâautres. Le silence dont je parlais tout Ă lâheure peut ĂȘtre aussi un des passages forts de la tendresse. La tendresse câest aussi la musique, la chaleur et les tonalitĂ©s de notre voix. Nous nâaccordons pas assez dâimportance Ă la musique de la voix. Les sonoritĂ©s de la voix accompagnent les gestes de la tendresse et en colorent lâintention. LâĂ©motion filtrĂ©e dans les couleurs de la voix est plus importante que les mots car le corps rĂ©sonne aux vibrations sonores et amplifie sa perception, sa sensibilitĂ© Ă la tendresse donnĂ©e, proposĂ©e. Parfois je suis effrayĂ© en mâĂ©coutant parler, jâai lâimpression dâavoir une voix coupante, tranchĂ©e, froide, qui nâoffre pas de passage » Ă la tendresse et dâautres fois je me sens fondre, je sens que ma voix est conductrice, porteuse, elle devient un passage possible pour la tendresse. La tendresse câest une parole ou un silence qui devient offrande. La tendresse est donc quelque chose ni coupant, ni froid, ni menaçant, de lâordre du chaud, de lâouvert, de lâorange, du souple. Oui, du soyeux, du bienveillant et du riant. La tendresse est dans le ruisselant. La tendresse, câest la rencontre de tous ces langages au-delĂ de la parole qui par leur manifestation vont crĂ©er un climat particulier dans une relation. Si vous observez des couples dans un restaurant, vous remarquerez les tables oĂč circule de la tendresse. Je me mĂ©fie beaucoup de la tendresse verbale, de celle qui a besoin de se dire pour sâimposer ». Je crois que jâai besoin de tous mes langages, proximitĂ©, contact, odeur, respiration, vibration pour dire » ma tendresse et la recevoir. La tendresse implique un Ă©change ou un partage qui va bien au-delĂ des mots. La tendresse fait feu de tout bois pour se dire et sâentendre. Nous pouvons avoir, une attitude tendre Ă lâĂ©gard de quelquâun vers qui nous sommes attirĂ©s, mais câest ensuite le devenir de cette attitude dans une relation, au-delĂ de la rencontre, qui donnera vie Ă la tendresse ou Ă plus. Câest-Ă -dire quâil ne suffit pas dâavoir un Ă©lan, une attirance, il faut aussi quâune rĂ©ciprocitĂ© puisse se vivre. La rencontre ne se fait que sâil y a accueil, une sorte dâamplification. Souvent, jâen viens Ă sentir, par exemple, dans une relation amoureuse oĂč circule beaucoup de tendresse, que câest la peau qui caresse la main et pas nĂ©cessairement la main qui caresse la peau. Je ressens tout au fond de moi cette croyance que la tendresse doit ĂȘtre accompagnĂ©e, agrandie, amplifiĂ©e par lâautre. La tendresse câest une qualitĂ© de douceur et de confiance qui circule entre deux personnes qui se reçoivent mutuellement. Câest lâanti-menace, câest un entier qui accueille un entier. Si tu ne sais que faire de tes mains transforme-les en tendresse. Ma grand-mĂšre. Tout cela suppose que chacun soit prĂȘt Ă abandonner un certain nombre de peurs. La peur dâĂȘtre déçu, celle du refus, la peur dâĂȘtre dominĂ© qui est trĂšs forte chez la femme comme chez lâhomme. Si je souris dans la rue Ă une femme, elle change de trottoir ou elle baisse les yeux ou elle fait semblant de ne rien voir. Câest trĂšs rare que quelquâun rĂ©ponde Ă un sourire. Un sourire ne veut pas dire que je vais lui faire des propositions ou envahir son existence. Quand je rencontre quelquâun qui me touche, jâai envie de le lui tĂ©moigner. Et je me sens parfois honteux comme si jâavais violĂ© » parce que simplement jâai tentĂ© dâexprimer une Ă©motion, un ressenti ou un vĂ©cu mĂȘme Ă©phĂ©mĂšre et que toute mon attitude me dit que câest incongru, inappropriĂ©, inadaptĂ©, que je nâaurais pas dĂ» montrer mĂȘme un sourire [3]. Jâadmets Ă©videmment que chacun ait un territoire, une intimitĂ©, des prĂ©occupations et une disponibilitĂ© variables. Cela câest lâAutre. Et je ne souhaite forcer personne. Mais je ne veux pas me laisser arrĂȘter par la peur de lâautre. MĂȘme si je sens ses craintes, je ne veux pas mâinterdire de lui tĂ©moigner ce que je ressens. Ma libertĂ© ne peut commencer oĂč sâarrĂȘte celle de lâautre ». Elle est avant ou aprĂšs celle de lâAutre, elle existe aussi hors de lui. Il mâarrive trĂšs souvent de tenir quelquâun par lâĂ©paule, de lui mettre la main sur la tĂȘte, sur le cou, sur la joue, sur le ventre, dans le dos. Si je sens que mon geste le dĂ©sĂ©quilibre », le menace, je ne vais pas insister Je ne souhaite ni provoquer ni mâinterdire. Je crois quâen France, le pseudo-respect doit tuer autant de gens que les accidents de la route. Jâai une voisine qui a soixante quatorze ans ; elle est venue habiter prĂšs de chez moi il y a quatre ans. Câest une femme qui avait eu une vie assez cossue jusquâĂ la mort de son mari ; malgrĂ© des revers de fortune, elle a gardĂ© un style de vie assez vieille France ». La premiĂšre fois que je lâai prise dans mes bras pour lui dire bonjour, elle a risquĂ© dâavoir une crise dâapoplexie ; maintenant jâai lâimpression quâelle ne pourrait plus se passer de nos contacts. Je sens comme trĂšs important pour elle, et pour moi aussi, la chaleur, la bienveillance qui passent entre nous. Aujourdâhui beaucoup de personnes ĂągĂ©es crĂšvent par manque de contacts, on ne les touche plus, on ne les cĂąline plus, câest le dĂ©sert des corps. La tendresse est simultanĂ©ment don et accueil. La tendresse est quelque chose dâindispensable Ă la vie de lâĂȘtre humain et surtout Ă la qualitĂ© de la vie de chacun. Par ma formation et mes activitĂ©s professionnelles jâen suis arrivĂ© Ă penser que beaucoup de maladies je considĂšre la maladie comme un langage symbolique sont provoquĂ©es par des manques ou des distorsions, des malentendus liĂ©s Ă lâamour reçu et donnĂ© et Ă la tendresse absente, censurĂ©e ou dĂ©voyĂ©e. Jâassocie amour et tendresse dans un mĂȘme mouvement de lâĂȘtre Ă la rĂ©alisation de Soi, cette tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e et vitale vers plus dâachĂšvement de soi. Je ne pense pas que la tendresse puisse exister sans amour. LâĂ©ventail de lâamour est trĂšs large de lâintĂ©rĂȘt affectueux pour une personne jusquâĂ la passion et parfois jusquâĂ la folie. En effet, certaines relations dâamour sont des formes de maladie et de folie dans le sens oĂč lâautre devient un enjeu tellement important pour nous que nous nâarrivons plus Ă exister. Dans cet Ă©ventail lĂ , la tendresse trouve son champ et son espace. Je lie amour et tendresse, comme la chaleur peut ĂȘtre liĂ©e au soleil. La tendresse ne comble jamais un vide, elle rejoint le germe dâun plein et sâagrandit ainsi pour donner le climat dâune rencontre. Les gens sans tendresse Ă donner ou Ă recevoir seront souvent malades, ils crĂšvent » ou sâĂ©tiolent comme un arbre, se dessĂšchent aprĂšs un coup de froid ou un coup de chaud. Dans les contacts, par exemple, ils seront froids ou secs, agressifs, hĂ©rissĂ©s, dĂ©fendus. Ils nâutiliseront quâune toute petite partie de leurs potentialitĂ©s, leurs activitĂ©s crĂ©atives seront plus rĂ©pĂ©titives, ils peuvent ĂȘtre aussi des infirmes de la relation. Certains sont en lame de couteau », ils nous donnent lâimpression que nous ne pouvons pas entrer en relation avec eux sans prix Ă payer nous nous heurtons sans arrĂȘt Ă une sorte de fil Ă©troit qui tranche toute tentative dâapproche. Dâautres, au contraire, nous les sentons largement ouverts avec un Ă©ventail de possibles dans la relation trĂšs large. Le passage vers eux est ouvert, accessible. La tendresse câest aussi un passage vers le multiple, vers lâabondance. La tendresse est un besoin vital que nous nâosons cependant pas revendiquer. Qui va oser demander prends-moi dans tes bras », caresse-moi le dos », donne-moi de la chaleur », laisse-moi mâabandonner », regarde-moi », offre-moi plus souvent des sourires ». Ces demandes-lĂ sont mal vues. Elles paraissent souvent excessives, trompeuses, porteuses de risques. Par exemple, dans le domaine amoureux et sexuel le besoin de tendresse fait souvent lâobjet dâun malentendu. Combien de femmes paient la tendresse » dont elles ont besoin en sâobligeant sexuellement. Comme si elles Ă©taient obligĂ©es de payer en obligations sexuelles pour avoir la proximitĂ©, la chaleur, lâintĂ©rĂȘt ou lâattention de quelquâun. Et dâun autre cĂŽtĂ© combien dâhommes ne savent pas, nâont pas appris les gestes, les mouvements, les intentions de la tendresse. Si je considĂšre la relation amoureuse physique, combien dâhommes vont malaxer le sein dâune femme en croyant que câest bon pour elle ! Mais câest peut-ĂȘtre en la caressant derriĂšre lâoreille ou en massant trĂšs doucement le haut de son crĂąne quâils vont lui faire du bien, si câest lĂ une zone de rĂ©ceptivitĂ©, dâaccueil, de sensibilitĂ© pour elle. Une partie de la mythologie masculine associe tendresse et faiblesse. Se montrer tendre pour un homme câest risquer dâĂȘtre vu comme faible. La tendresse câest un geste qui devient caresse avant mĂȘme dâĂȘtre reçu. La tendresse, câest peut-ĂȘtre insupportable de le dire ainsi, sâapprend. Elle sâapprend ou se dĂ©sapprend trĂšs tĂŽt. Elle sâapprend tout dâabord avec les parents, avec la mĂšre, dans la rencontre des corps, des gestes et des regards. Avec la fratrie, dans les jeux. Elle devrait sâapprendre surtout avec le pĂšre. Dans le dĂ©veloppement de lâenfant, le pĂšre apparaĂźt comme un tiers favorisant la dĂ©-fusion dâavec la mĂšre. Ce sera lui qui, par des attitudes de permissivitĂ© et aussi dâinterdit balisera » le corps. En permettant des repĂšres il autorise dâune certaine façon le corps de lâenfant Ă sâagrandir. Par le contact, par lâexploration mutuelle il lĂšvera les menaces symboliques qui pĂšsent sur la relation du corps. Lâapprentissage de la tendresse câest lâapprivoisement du corps, offrande et rĂ©ceptacle. Le corps rĂ©el, celui que lâon voit, que lâon sent ou que lâon touche. Câest aussi la rencontre avec le corps imaginaire, le corps immense » fantasmĂ© par lâenfant. Mais combien dâhommes sont dĂ©fendus, inhibĂ©s, interdits dans le domaine du toucher et de lâabandon. Combien dâhommes Ă partir du moment oĂč leur fille ou leur fils ont sept, huit ans ne les prennent plus sur leurs genoux. Parce que lĂ aussi rĂ©side le risque de lâĂ©rotisation et de la sĂ©duction. La peur que son propre dĂ©sir surgisse inopinĂ©ment. Que faut-il faire de ce risque ? Tout dâabord en parler. Je crois que si nous pouvions apprendre aux pĂšres et aux mĂšres Ă parler de cela, ils dĂ©couvriraient que ce risque est souvent fantasmĂ©. Et puis surtout apprendre Ă dĂ©multiplier la tendresse en la partageant Ă plusieurs prendre le temps de se mĂȘler, oui de se mĂȘler Ă pleins bras, Ă pleines mains, Ă plein corps Ă plusieurs. Jâappelle ça faire le tas de tendresse » ou faire le plein » en se laissant fondre ensemble. La tendresse sâapprend par le rire et le jeu. Les jeux symboliques sont extraordinaires Je suis ton bĂ©bĂ©, jâai froid, je suis tout seule peut dire une mĂšre Ă son enfant, je veux que tu me portes sur ton ventre, lĂ je ferme les yeux, tu me protĂ©geras⊠raconte-moi des histoires⊠cĂąline-moi » et lâenfant se mĂ©tamorphose en source de tendresse pour ce bĂ©bĂ© inouĂŻ qui est sa mĂšre. Accepter la tendresse, câest prendre le risque de lâabsence dans la prĂ©sence proche. La tendresse peut sâapprendre encore partout dans la rue, Ă lâĂ©cole, en famille. Mais câest trĂšs mal vu. Combien de parents quand ils voient leurs enfants sâexplorer ou explorer leurs corps pensent Ă des dangers. Dans mon enfance ma mĂšre disait jeu de mains, jeu de vilain ». Et je crois que câest toujours vrai, dans lâimaginaire de chacun, ce risque dâaller trop loin, dâĂȘtre trop vulnĂ©rable, de dĂ©boucher sur lâimprĂ©visible, sur lâincontrĂŽlable que va-t-il arriver si je me laisse trop aller ? » Il mâa Ă©tĂ© demandĂ© Quâest-ce que vous pensez que lâon peut faire pour quâil y ait plus de tendresse dans ce monde ? » Tout dâabord nous pouvons tenter de la vivre dans nos relations proches, plus ouvertement et plus frĂ©quemment. Je crois Ă©galement quâil est important dâĂȘtre clair. Si jâai un geste vers quelquâun je crois que je dois tenter dâĂȘtre transparent sur mon intention qui est une intention dâoffrande, de partage et pas un geste de possession. Pas une tentative de prendre le pouvoir sur lâautre, soit en le sĂ©duisant, soit en le mettant en dĂ©pendance. Le grand leurre de la tendresse câest la sĂ©duction. Je voudrais rappeler ici que sĂ©duire signifie conduire Ă soi ». Et bien, ĂȘtre tendre nâest pas conduire Ă soi lâautre mais se conduire Ă lui ». Il faudrait inventer lâexpression faire la tendresse » pour aller plus loin que faire lâamour. Nous savons peu Ă©couter nos propres gestes, ce quâils disent au-delĂ de nos besoins, de nos dĂ©sirs, ce quâils disent comme modalitĂ© relationnelle. Câest aussi cela tenter dâĂȘtre clair. Je peux mâinterroger quelle est la qualitĂ© du geste que jâoffre ? » Est-ce un geste qui va ouvrir, agrandir, donner, offrir quelque chose Ă lâautre, ou est-ce un geste qui va le capter, le retenir, le coincer, le menacer ? On peut faire beaucoup de choses dans ce domaine, oser de plus en plus dans des lieux ouverts, dans des lieux de vacances, dans des lieux publics. Je suis assez optimiste sur ce plan, je crois que les gens Ă©prouvent de plus en plus le besoin de se rencontrer, dâĂȘtre plus vrais, dâĂȘtre plus Ă lâaise dans leur corps. La vĂȘture change, les gestes aussi, et beaucoup de gens passent de plus en plus de temps Ă accepter de sâoccuper dâeux-mĂȘmes ; ils sâinterrogent sur ce quâils disent avec leur corps et reconnaissent mieux leurs besoins au lieu de les nier ou de les dĂ©placer en symptĂŽmes divers. Il peut sembler y avoir une Ă©quivoque ou une contradiction. Plus haut jâai invitĂ© Ă donner et maintenant je propose de sâoccuper de soi-mĂȘme ce qui est plutĂŽt dirigĂ© vers son propre bien-ĂȘtre. Les deux sont complĂ©mentaires. Câest une activitĂ© importante dâoser sâoccuper de soi-mĂȘme. Combien de gens prĂ©tendent aimer autrui ou sâen faire aimer et paradoxalement, ne peuvent sâaimer eux-mĂȘmes Ils doutent ou mĂ©prisent leur corps, le dĂ©valorisent, il en ont honte ou nâen acceptent pas certains aspects physiques. Ils maltraitent leur propre corps et peuvent lâagresser par des non-soins. Je crois donc que le chemin de la tendresse passe par une reconnaissance et une acceptation de soi. Sâaimer et se respecter dĂ©jĂ soi-mĂȘme, câest peut-ĂȘtre aussi simplement accepter de dĂ©couvrir son territoire, le territoire de son corps et de ses ressources. Cette notion est entachĂ©e de moralisme sâoccuper de soi câest risquer dâĂȘtre vu comme Ă©goĂŻste. Mais comment puis-je prĂ©tendre aimer autrui, ma femme, mes enfants ou mes amis si je nâaccorde pas dâamour Ă ce que je suis ? Contrairement Ă ce que nous pouvons penser, sâaimer, soi-mĂȘme est quelque chose de difficile et mĂȘme de laborieux dans un premier temps. Il est possible dâĂȘtre tendre avec soi-mĂȘme. Oui, ah oui ! Je vais prendre des exemples dans le terre Ă terre du quotidien. Commençons par nous regarder dans la glace le matin est-ce que nous pouvons accepter de jeter sur nous un regard bienveillant ? Quelle tĂȘte faisons-nous le matin Ă nous-mĂȘme quand nous nous levons, nous rasons ou nous maquillons ? Si nos yeux pouvaient voir le regard que nous portons sur nous serions parfois trĂšs effrayĂ©s. Nous avons souvent sur nous un regard de dĂ©sintĂ©rĂȘt, de mĂ©pris ou de malveillance. La tendresse commence lĂ , avec soi-mĂȘme dans le premier regard que lâon porte sur soi le matin et dans les gestes Ă notre corps. La, façon dont on se lave, dont on caresse sa peau, dont on sâhabille. Certaines parties du corps ne sont jamais touchĂ©es, sâĂ©tiolent par manque de contacts et finissent par ĂȘtre absentes. Comme si nous avions ce que jâappelle un corps gruyĂšre, avec des vides nous avons parfois le corps trouĂ© dont lâinconscience va nous jouer des tours. Mais toutes ces rĂ©ticences, ces mĂ©connaissances surtout, sont liĂ©es au fait que le plaisir est trĂšs censurĂ©. Nous nâosons pas dire notre plaisir Ă lâautre, surtout quand il est pris en dehors de lui, comme si nous lui enlevions quelque chose. Quand les parents vivent mal le plaisir dâun enfant, ils tentent tout de suite de canaliser, de maintenir dans un seuil minime. Leur inquiĂ©tude est sur quoi cela pourrait-il dĂ©border ? », jusquâoĂč cela peut-il aller.. ? » Je suis pĂšre de cinq enfants. Jâai vu mes enfants tenter dâexprimer et de vivre la tendresse mais aussi en avoir peur, Ă tous les Ăąges. Il se produit une sorte dâapprivoisement Ă la tendresse. Une lente dĂ©couverte pour oser aimer, se respecter et se reconnaĂźtre, et puis oser tĂ©moigner de cela Ă un autre, et accepter de recevoir de lui. Jâentends souvent des gens qui se plaignent dâĂȘtre seuls, qui manquent dâamour. Je pense que lâamour est comme lâoxygĂšne, il se trouve partout, vraiment partout. Autour de moi je ne vois que ça ; il scintille comme un soleil permanent. Il est vrai que nous ne savons toujours le recevoir, nous sommes des infirmes sur ce plan-lĂ , des infirmes de lâamour, de la tendresse, car nous ne savons capter ce qui rayonne de partout. Capter non pas dans le sens dâen dĂ©possĂ©der lâautre, dâemmagasiner, de capitaliser Mais dans le sens de laisser circuler. Nous savons quâun corps sain est conducteur dâĂ©nergie, et bien un corps en relation est conducteur de tendresse. Notre corps est le passage obligĂ© de la tendresse. Prenons lâimage des ondes de radio, elles circulent dans lâespace ; peuvent les capter ceux qui ont un outillage suffisant, la disponibilitĂ© pour ouvrir leur poste Ă un moment donnĂ© et lâĂ©coute pour entendre. Eh bien lâamour, la tendresse circulent ainsi, nous traversent, circulent en nous Ă travers nous et hors de nous. Lâamour est Polymorphe. Je nâai certes pas les mĂȘmes gestes de tendresse avec ma petite fille Clara qui a onze ans et demi et une autre de mes filles Marine qui a vingt ans, et pourtant je ressens avec la mĂȘme Ă©motion, la mĂȘme intensitĂ©, le mĂȘme enthousiasme ce qui va passer entre nous. Lâimportant câest dâaller au-delĂ de la tendresse implicite vers la tendresse vĂ©cue, vers la tendresse tĂ©moignage. Ăvidemment, mes enfants reçoivent aussi des impulsions stimulantes ou Ă©ventuellement blocantes de tous les autres milieux quâils frĂ©quentent. Mais ce que nous avons pu vivre ensemble une certaine libertĂ© sur ce plan ils peuvent partager Ă leur tour⊠chaque fois quâils sentent que câest possible. Si on a rĂ©ussi Ă vivre en tendresse avec soi-mĂȘme, et avec dâautres chacun va trouver la bonne distance pour lui pour lâautre. Sans tomber dans des recettes, je reprendrai seulement cette image du chemin. Je crois que si on a commencĂ© Ă emprunter ce chemin, il est essentiel de le suivre. Il est possible de rencontrer des incidents en cours de route, de vivre des Ă©checs, de se faire blesser et dâavoir soi-mĂȘme trop engagĂ© sa tendresse et lâautre nous a déçu, nous a captĂ© ou a tentĂ© de nous avoir » avec cela. La tendresse peut crĂ©er de la solitude par le contraste plus accentuĂ© prĂ©sence-absence. Le chemin est vaste, il parcourt lâunivers et la vie avec nous. Dans beaucoup de situations relationnelles il est possible de manifester de la tendresse, dans un regard, dans un mouvement de bouche, dans un silence. Parfois, ce sera simplement de se sentir entendu par quelquâun, de se sentir compris simplement par lâacceptation de quelquâun qui ne va pas nous couper, qui ne va pas sâemparer de notre parole pour dĂ©velopper son point de vue Ă lui. LâĂ©coute et la tolĂ©rance sont une forme de tendresse. Câest un chemin trĂšs diversifiĂ©. Chacun le poursuit aussi loin quâil le peut, Ă son rythme. Il peut se laisser coincer, il peut se laisser arrĂȘter par un certain nombre dâincidents de parcours. Il peut aussi lâĂ©largir ou le prolonger. La libertĂ© de chacun sera dans le choix quâil fera de rester sur le chemin et de continuer Ă lâinventer ou de le quitter. La tendresse ce sont des yeux qui se dĂ©couvrent regard. Si la tendresse avait rĂ©ellement droit de citĂ© au niveau oĂč elle devrait lâavoir, il y aurait beaucoup moins de maladies, moins de malaises, plus de bonheur. Je crois que nous serions moins tordus » et dĂ©chirĂ©s sur le plan psychique, moins souffrants, je crois que nous nâaurions pas besoin dâutiliser ces langages symboliques que sont les maladies, les accidents, les actes manquĂ©s, les pseudo-conflits, pour Ă©ventuellement oser utiliser des langages plus directs qui sont les langages du corps. La tendresse peut dĂ©samorcer certains conflits, ou les Ă©viter. Il sâagit de pseudo-conflits, câest-Ă -dire de jeux relationnels » oĂč les positions sont dĂ©terminĂ©es, entretenues, combattues pour des enjeux qui Ă©chappent aux intĂ©ressĂ©s eux-mĂȘmes. Je ne prĂ©conise pas de dĂ©samorcer les autres conflits qui sont des affrontements ouverts. Je crois que le conflit fait partie de la vie. Nous vivons des pĂ©riodes de crises et de paliers, dâaffirmations et dâinterrogations. Par exemple, je crois quâil est trĂšs important dans un couple dâavoir des conflits, sous forme dâaffrontements ouverts oĂč chacun va se dĂ©finir et se diffĂ©rencier. Un des piĂšges justement est dâĂȘtre tentĂ© dâutiliser la tendresse comme une monnaie soit dâĂ©change, soit de dĂ©samorçage. Je ne crois pas que tendresse et conflits soient incompatibles je peux oser mâaffronter Ă quelquâun que jâaime, en particulier dans le sens oĂč jâai besoin de me faire reconnaĂźtre comme diffĂ©rent. Car un des piĂšges de la tendresse est la fusion, le risque de tomber dans un sorte dâamalgame, de collusion oĂč au fond, jâessaie de croire que lâautre est comme moi, quâil aime les mĂȘmes choses que moi, quâil partage les mĂȘmes points de vue. Je crois quâau contraire la tendresse ouverte permet plus de diffĂ©renciation, donc de reconnaissance vraie. La tendresse câest lâĂ©coute de la diffĂ©rence. Avec trop de diffĂ©renciation nous avons peur dâaller presque jusquâĂ la sĂ©paration ! Il est important de rappeler que le sens Ă©tymologique du mot sĂ©paration câest se diffĂ©rencier. Il est vrai que dans notre imaginaire, la sĂ©paration est souvent associĂ©e Ă la notion de perte, de rupture et dâĂ©loignement. Câest un des paradoxes de la communication quâil faut pour se rencontrer rĂ©ellement, accepter de se sĂ©parer, dans le sens de se diffĂ©rencier. Je peux donner un exemple concret. Si jâai envie dâaller au cinĂ©ma, ce soir, est-ce que je peux lui dire Jâai envie dâaller au cinĂ©ma, et toi ? ». Et câest en fonction de sa rĂ©ponse que ce fera mon vrai choix. Si elle me dit oui », nous allons au cinĂ©ma ensemble, et si elle me dit non, je suis fatiguĂ©e », câest lĂ que va se poser pour moi lâalternative, mon vrai choix est-ce que je maintiens mon projet ou est-ce que je prĂ©fĂšre rester avec elle et prĂšs dâelle. Mais souvent je vais Ă©viter de faire une demande claire en ce sens et je vais par exemple, quand jâai envie dâaller au cinĂ©ma, lui demander Ă elle tu nâas pas envie dâaller au cinĂ©ma ? câest-Ă -dire que je mets mon propre dĂ©sir dans ses mains et si elle me rĂ©pond non » je vais ĂȘtre frustrĂ© parce que je me suis laissĂ© dĂ©possĂ©der de mon propre choix. Parfois je vais donc au cinĂ©ma seul. Et parfois je renonce au cinĂ©ma. Mais je ne fais pas preuve de moins de tendresse en allant au cinĂ©ma seul, si jâai le sentiment que je vais pouvoir partager ce que je vais vivre avec elle, le lui redonner sous une forme ou sous une autre. Je ne fais pas preuve de plus de tendresse en me privant. La tendresse ne passe pas par la privation, la tendresse contient une idĂ©e dâabondance. En Ă©tant tendre et gĂ©nĂ©reux avec moi-mĂȘme, je peux proposer plus de tendresse. Je dois mâaimer moi-mĂȘme si je veux pouvoir aimer lâautre. Le bonheur ce nâest pas de rendre heureux lâautre, câest de se rendre heureux soi-mĂȘme et dâoffrir ce bonheur Ă lâautre », disait ma grand-mĂšre. Mon point de vue est quâil faut inviter les gens Ă parler de la tendresse, mais aussi Ă tĂ©moigner de la façon dont ils peuvent la vivre ou ne peuvent pas la vivre, de la façon dont ils peuvent lâoffrir ou la recevoir. Nous avons lâĂąge de notre tendresse. Notre usure nâest rien dâautre que de lâamour inemployĂ©. » Stan Rougier [1] Au cours dâune interview avec Jean Castel en juin 1982 sur Radio-Lille dans une sĂ©rie dâĂ©mission long-parcours » sur la Tendresse â 1 h. par quinzaine durant 8 mois. [2] Chacun sait que les bonnes confitures sont faites avec des fruits, du sucre et beaucoup dâamour. [3] Il y a tellement dâinterdits et de piĂšges dans le oser montrer ses sentiments rĂ©els.